Le déroulé d’une séance de playback théâtre : 

 

* En amont : 

Une ou plusieurs personnes de la troupe se mettent en lien avec les organisateurs, ou les personnes relais de la communauté dans laquelle nous allons jouer.

L’objectif est non seulement d’organiser les modalités pratiques, mais aussi de prendre la température : quels sont les évènements marquants dans ce groupe, les enjeux, l’état émotionnel global, les circonstances actuelles. Et le cas échéant faire un peu de recherche pour avoir quelques connaissances de base qui peuvent s’avérer nécessaires pour comprendre de quoi le public nous parle, et pour la qualité de jeu. 

 

* Une fois sur place : l’arc de la performance : 

  • un rituel d’ouverture

qui peut être par exemple musical : qui indique au public que nous démarrons, et qui instaure également une atmosphère, signifiant que nous entrons dans un espace particulier, d’attention et de présence. 

L’importance des rituels en playback théâtre, tout le long, contribue à contenir cet espace, pour y accueillir mots et maux, y être « émus » au sens large d’être touché émotionnellement, et d’être parfois « déplacé » quelque part… Dans ce « déplacement » du spectateur siège la différence avec un théâtre de divertissement.

  • la présentation de l’équipe : comédiens, musicien et conducteur. 

Elle se fait par des outils de playback théâtre : chaque comédien parle de lui, en lien avec le thème s’il y en a un, et l’équipe restitue un reflet des récits avec des outils de playback théâtre.

Cela donne plusieurs messages et permet de créer une atmosphère chaleureuse. Le public se familiarise un peu avec l’équipe présente. En parlant d’évènements de nos propres vies nous jouons le jeu et indiquons ainsi une forme d’horizontalité dans les rapports avec le public, et de proximité : nous sommes tous humains ici. De plus chaque histoire entendue permet doucement d’en éveiller intérieurement d’autres chez les membres du public.

  • l’échauffement

Pour continuer de briser la glace, apprendre à se connaître, impliquer le public dans l’évènement et faciliter ensuite sa participation active, sa confiance, son écoute et ses récits, nous leur proposons de s’échauffer ensemble. Il y a pour cela plusieurs manières de le faire, qui dépendent de chaque troupe, de chaque conducteur. Un retour au corps et au jeu permet également au public d’ « arriver » réellement, de se rendre plus disponible à ce qui se passe, et d’éveiller une écoute globale, et pas uniquement analytique.

  • Socio map

Au cours de cet évènement nous souhaitons être le plus vigilant possible à ne pas reproduire les potentiels rapports de force, de pouvoirs et de dominations, qui peuvent se jouer entre divers groupes sociaux, individus. Nous préparons dans ce but là quelques questions de « socio mapping » ou sociométrie, afin d’identifier au mieux les rapports de dominations qui pourraient être à l’oeuvre dans le public ; les classes d’âges, de métiers, de genre ou couleur de peau, d’appartenance (ou en lien avec le thème). 

Nous veillons au mieux à ce que chacun puisse se sentir inclus et oser prendre la parole le cas échéant.

  • les formes courtes : le narrateur reste à sa place

dans la suite des questions, nous introduisons le jeu : une personne partage un état émotionnel ou un récit court, que les acteurs transforment en une forme sur scène : corporelle, vocale, esthétique. Puis un autre narrateur a la parole et ainsi de suite.

  • les formes longues : le narrateur vient sur scène

Une chaise est disponible à côté du conducteur pour le narrateur. Celui-ci, guidé par le conducteur, relate un évènement de vie, vécu dans sa propre vie. Puis les acteurs en offrent un reflet artistique, mettant en lumière certaines dimensions de l’histoire. 

 

NB

* les formes : chaque forme est un rituel précis qui donne un point d’appui aux acteurs pour jouer et permet un rendu esthétique spécifique à chaque forme sur scène.

  • le choix des formes, courtes et longues, se fait en fonction du type de récit partagé par le narrateur. 
  • à la fin de chaque histoire le conducteur vérifie rapidement que le narrateur s’est senti entendu, et respecté dans le jeu.
  • la clôture

une forme spécifique et ritualisée permet de clôturer. Elle peut également varier selon chaque compagnie. Il peut par exemple y avoir un chant, ou tout autre moyen artistique de signifier la clôture de cet espace/temps. 

Suivent les salutations et remerciement, et annonces le cas échéant.

  • un temps convivial informel

Ce temps fait intégralement partie de l’évènement. Il est d’une grande importance dans certains contextes, et selon les histoires jouées. Chargé d’émotions, de partages, le public et les acteurs ont parfois besoin d’une forme d’exutoire, de moment de partage plus informel, de pouvoir exprimer des ressentis… afin de reprendre ensuite paisiblement le cours de leur vie. Comme un sas de transition vers le retour à notre quotidien. 

  • un temps de bilan en interne :

chaque troupe le fait à sa manière. Il peut y avoir quelques retours à chaud juste après, et une analyse ou un partage plus approfondi et à distance. 

 

La durée moyenne d’une séance de playback théâtre est de 1h15 à 1h30, plus le temps informel qui suit, apéro et/ou musique!